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Comprendre l’angoisse

Qu’est ce que l’angoisse ?

Parfois elle est un mal qui ronge, une souffrance qui étreint l’être, qui l’empêche de vivre.  Parfois elle est source d’action, de créativité, elle mobilise l’énergie. Elle signale un travail psychique, des difficultés à surmonter une épreuve, ou un mal-être de longue haleine.  L’angoisse est difficile à expliquer, à exprimer.  Elle habite tout être humain.

L’angoisse se différencie de la peur : la peur se manifeste devant un danger réel, présent. L’angoisse est une souffrance purement mentale, alors qu’aucun danger concret et extérieur n’est à affronter. Une peur intérieure provoque l’angoisse, qui pousse à anticiper le pire, qui donne à considérer la face sombre de la vie, qui déforme la réalité pour n’en voir que l’aspect négatif, alimentée par une imagination fertile.  Cependant, elle est toujours liée à une difficulté de la vie réelle.

Elle arrive parfois après une épreuve de la vie, ou dans un contexte de stress intense et ininterrompu. Parfois elle émane d’une histoire de vie tourmentée, hantée par les manques, les blessures. Réveillée par une cause actuelle, elle résonne avec des vécus antérieurs qui amplifient sa force.

Qu’est ce qui nous angoisse ?

Les expressions en sont nombreuses: L’angoisse de l’avenir, de la  mort, l’angoisse du non-sens de la vie.. L’angoisse du vide, de la solitude. L’angoisse de l’abandon. L’angoisse du rapport aux autres. L’angoisse de la sexualité. L’angoisse de la fin de toute chose, du monde…l’angoisse de vivre, tout simplement. L’angoisse du changement, l’angoisse de l’immobillité… la déclinaison est infinie…les motifs d’angoisse sont nombreux !…Parfois elle est diffuse, on ne saurait même pas dire de quoi elle est constituée…

Nous ne manquons pas de sujets extérieurs alimentant nos propres angoisses déjà présentes : Que ce soit dans le domaine des bouleversements écologiques, ou humains, les scénarios catastrophes sont légion et nous font penser au pire en permanence.

Quelles sont les manifestations de l’angoisse ?le cri de munch

Les manifestations de l’angoisse sont bien connues de ceux qui les éprouvent : boule au ventre, serrement de gorge, troubles de l’appétit, insomnies, idées sombres, désespoir, idées obsédantes. Agitation ou au contraire prostration…Envie de s’étourdir pour tenter d’oublier l’angoisse ou au contraire désir de s’isoler, pour tenter de la combattre.  Chacun sa gestion de l’angoisse…

Le plus souvent, l’angoisse est dificile à indentifier. Ce mal-être diffus qui pousse vers des fuites en avant ou des retraits n’apparaît pas toujours en termes très clairs. Il est à explorer avant d’y mettre le mot « angoisse ».

L’angoisse est un cri.

A quoi sert l’angoisse ? faut-il l’éviter à tout prix ?

L’angoisse est parfaitement normale. En tant qu’alerte, elle oblige à être vigilant.  C’est en réalité, un « signal  vital de détresse ».   Sans elle , les dysfonctionnements et  les déséquilibres perdurent, ce qui risque d’entrainer vers des phénomènes dététères (maladies, dépression..)

L’angoisse ressentie doit être considérée comme un signal d’alarme, afin de nous interroger sur les dysfonctionnements de notre vie:  » Que se passe-t-il actuellement dans ma vie, qu’est ce qui n’est pas équilibré, qu’est ce que je fuis, quelles décisions je prends, ou je ne prends pas.. »  Ces questions sont à étudier, afin de chercher le sens de ce signal d’un danger intérieur.

Le psychisme, comme tout système, cherche à maintenir une homéostasie, c’est-à-dire un équlibre entre ses différentes instances (moi, ça, surmoi) et la réalité extérieure. Si  cet équilibre est rompu, le psychisme, pour ne pas perdre son intégrité, travaille à maintenir sa cohésion menacée. L’angoisse est produite par ce travail intense de la fonction régulatrice du psychisme.

Les dangers psychiques sont invisibles à l’œil nu, mais sont pourtant à l’origine de tous nos comportements. Le moi cherche en permanence à maintenir sa cohérence, son intégrité.

Chacun cohabite différemment avec ses angoisses. Pour ne pas plonger, de nombreuses stratégies existent. Et poussent à des comportements destinés à masquer, à s’éloigner du ressenti d’angoisse. L’exemple des addictions est un des plus courants : le comportement addictif de consommation en excès (quel que soit le produit ou le comportement) entraine une diminution des sensations corporelles.  L’addiction anesthésie l’éprouvé.  Et permet d’échapper aux ressentis.

Cependant, les angoisses refoulées sont des  plus dangereuses. D’une part parce que leurs causes restent cachées, puisque l’alerte n’est pas entendue. D’autre part, car, refoulées elles n’en demeurent pas moins agissantes,  génèrant un stress permanent et destructeur.

Et surtout, on évite la confrontation avec soi-même, avec son histoire, avec ses démons. On se coupe de son socle. De ses émotions. De sa vraie vie.

Peut-on apprivoiser son angoisse ?

Il est nécessaire de connaître les causes de l’angoisse, par une recherche introspective. De les visiter, de les appréhender. Pour, en les comprenant mieux,  moins en souffrir.

L’attention à l’angoisse ressentie permet de créer des repères, des sentinelles.

Tout d’abord repérer le moment où elle est apparue. Cela permet de réfléchir à la cause actuelle. Qu’est ce qui l’a provoquée ? et surtout, au-delà de la situation ou de l’évènement, se poser la question de  savoir comment on a vécu cette situation, quelles étaient les émotions ressenties, les souvenirs associés …

Et retrouver les souvenirs anciens, véhicules de blessures affectives, les passages difficiles, les périodes troublées, les enfances chagrines, les adolescences un peu perdues….

Affronter ses craintes, ses peurs, sans détours, trouver ses failles, se confronter à ses démons intérieurs, sont des nécessités si l’on veut apprivoiser son angoisse, et en sortir apaisé. La psychanalyse est le traitement qui permet ce travail.

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